LES CRÉATEURS DU JEU, LA VIE TAMBOUR BATTANT
Pourquoi se contenter d’une seule vie quand on peut en mener trois ? Ainsi pourrait se résumer l’histoire des deux créateurs du jeu, binôme synchrone à la vitalité débordante de Cadres en entreprise / Entrepreneurs / Jeunes papas. Pour comprendre leur trajectoire, quelques mots feront l’affaire : « Notre histoire, c’est d’abord celle d’une amitié ». Une amitié presque fusionnelle tant ils franchissent dans une symétrie quasi parfaite chaque étape de leur parcours : grandes écoles et beaux diplômes (ESCP pour le premier, ESSEC pour le deuxième), CDI dans la même entreprise, mariages et bambins dans la foulée (déjà 4 à eux deux). « C’est tout simple : on a le même regard, les mêmes valeurs, la même éthique de travail, les mêmes grilles de lecture. » disent-ils d’une seule voix. Le premier est beau parleur, sociable et volubile, la fibre commerciale comme une seconde nature. Le deuxième, tout aussi prolixe, mais à la fois précis, rationnel et intuitif. Seulement 10 ans qu’ils se connaissent mais c’est à croire qu’ils se sont croisés sur les toboggans de la maternelle, se taquinant à tout bout de champ, l’un finissant la phrase de l’autre, toujours au bord d’un éclat de rire ou de voix, comme deux frères jumeaux qui se suffisent à eux-mêmes.
CADRES OU ENTREPRENEURS ? LES DEUX MON GÉNÉRAL !
Ils se rencontrent dans une multinationale de distribution, travaillent pour la même division, y affûtent, leurs armes, et tracent les sillons parallèles de deux cadres prometteurs qui progressent tambour battant. Jusqu’à ce jour de 2018 où, presque comme une blague entre eux, et fidèles à la mythologie de leur génération, ils décident de « monter une boîte ». Ensemble, forcément : « L’idée des jeux nous est venue un week-end à Toulouse, à l’enterrement de vie de garçon d’un ami. » Ils déposent les statuts de Crip Crop Prod et planchent sur des concepts de jeux de cartes dont les trentenaires raffolent pour animer leurs soirées. Comprenez par là des jeux à l’exact opposé du Scrabble pépère de mamie Germaine, avec une totale liberté de ton et un goût pour les vannes qui fusent.
LIBERTÉ DE TON ET ESPRIT D’ÉPOQUE
Le premier - KICEKI - sort en 2018 avec la baseline « Dis tout haut ce que tu penses tout bas ». Ça balance à tout va, ça pulse, et ça provoque des réactions : « Rien de pire, affirment-ils, que les jeux où il ne se passe rien ! ». Au cours d’une partie de KICEKI, les « dossiers » de chacun sont exhumés, et personne ne pourra dire qu’il est blanc comme neige, mais l’esprit reste toujours léger, drôle, impertinent, et l’on en ressortira presque lavé de ses péchés. CLASH OF COUPLES, sorti pendant le premier confinement - et où, comme son nom ne l’indique pas, l’on s’amuse entre couples à faire joyeusement valser les questions hot - sera leur premier carton : « On a réalisé que les gens étaient prêts à parler de sexe ouvertement et qu’il y avait là une véritable attente » racontent-ils. Vient ensuite TOUBLITOU qui met notre mémoire à l’épreuve avec des questions parfois totalement absurdes (par exemple : « Les pingouins ont-ils des genoux ? »). Avec CARTA SUTRA, à l’esprit libertin pleinement assumé, les ventes s’envolent et Crip Crop Prod devient rentable. « Pour KICEKI, CLASH OF COUPLES et TOUBLITOU, on s’est inspirés de nos potes et de nos expériences de vie respectives. CARTA SUTRA est né d’autre chose : de l’observation et de l’écoute des consommateurs qui montraient un réel désir pour ce type de jeu parfaitement décomplexé » se souviennent-ils.
SIMILARITÉ, COMPLÉMENTARITÉ… ET SENS DU BUSINESS
C’est qu’en plus de leur similarité, les créateurs du jeu ont un incontestable sens du business. « On a tout appris dans l’entreprise, et les produits qu’on lance, on les maitrise d’un bout à l’autre de la chaine, de la création à la distribution ». Sans oublier la fabrication, française exclusivement. Et les traductions européennes (déjà 4 langues) qui font encore passer Crip Crop Prod à l’échelon supérieur. Jouant à fond de leur complémentarité, le premier côté process, le deuxième pour la partie commerciale, ils conçoivent ensemble leurs produits « faits maison » qui sortent l’un après l’autre, à raison d’un opus par an. Pour autant, et c’est là toute leur singularité, pas question de quitter l’entreprise à laquelle ils vouent une loyauté sans faille : « On a tous les deux un super job qu’on aime. C’est vrai que parfois, 24 heures par jour ne suffisent pas pour écluser le trop plein, mais cette aventure-là nous apporte autre chose : l’exploration, l’apprentissage, la construction… et le frisson que procurent les aléas du business. »